Le quartier de Mouraria est un labyrinthe de ruelles étroites, de becos et d’escaliers que l’on ne compte plus. Chaque maison nous raconte une partie de son histoire et en fait l’un des quartiers les plus typiques et authentiques de Lisbonne.
La Mouraria se situe entre la place Martim Moniz et le château São Jorge. Elle s’étale sur l’une des pentes de la colline dominée par le château, l’autre côté qui descend jusqu’au Tage étant occupé par l’Alfama.
En 1147, Mouraria était le quartier des maures. Ils y ont vécu après avoir été expulsés du château lors du siège de Lisbonne. C’était alors un ghetto où régnait la misère.
Après avoir été longtemps oublié, le quartier a été réhabilité en 2009. S’il est devenu aujourd’hui le quartier le plus multiculturel de Lisbonne, il a néanmoins su garder son âme et son caractère traditionnel.
Les tavernes typiques, les murs témoins de son histoire, les notes de fado indissociable du quartier, les habitants, les coins et les recoins, font partie du charme de la Mouraria.
Un guide (parlant français) vous accompagne pour visiter gratuitement Lisbonne. Réservation ici en ligne.
Les escaliers de São Cristóvão
Suivez-nous pour une visite guidée au coeur du quartier historique de Lisbonne, la Mouraria.
Le point de départ le plus approprié pour cette visite se situe à la hauteur du n° 182bis de la Rua da Madalena. En passant sous le porche on découvre les Escadinhas de São Cristóvão.
A gauche dès les premières marches, se trouve une boutique atypique de part sa superficie. C’est la plus petite librairie de Lisbonne, la Livraria do Simão.
De nombreuses peintures murales ornent les côtés des Escaliers de São Cristóvão, notamment une magnifique fresque dédiée au Fado Vadio et aux habitants de Mouraria, réalisée en 2012.
C’est l’une des plus belles oeuvres d’art urbain de Lisbonne. A proximité se trouve la Boutique Taberna, un bar sympathique à l’ambiance bohème.
Ces escaliers relient la Rua da Madalena à la Rua de São Cristovão. Les dernières marches se situent face à l’église de São Cristóvão qui a d’ailleurs donné son nom à la rue.
A travers les ruelles de la Mouraria
Maintenant continuons l’ascension de la Mouraria en empruntant d’autres escaliers situés à gauche de l’église, ils nous emmènent au Largo Atafona puis dans la Rua Achada.
On peut remarquer une peinture murale, oeuvre de l’artiste italien Andrea Tarli, au-dessus du n°9 de la Rua Achada.
Face à une petite fontaine, à l’angle du Beco da Achada, se trouve l’une des plus anciennes maisons de Lisbonne. Ses curieuses portes et fenêtres ogivales marquent son époque médiévale.
Empruntons ensuite les escaliers de Beco das Flores situés au bout de la Rua da Achada. Mais cette fois-ci, plus de montée, il faudra maintenant les descendre 🙂 . Bienvenue dans le coeur typique de Lisbonne.
Ces escaliers nous ont guidés jusqu’à la Rua das Farinhas. En prenant cette rue sur la gauche, puis en tournant tout de suite à droite (au niveau du n°1), nous nous engageons dans le Becos das Farinhas pour y découvrir une galerie d’art à ciel ouvert.
Mouraria et ses habitants
Sur les façades des maisons du Becos das Farinhas figurent les portraits des habitants de la Mouraria. Ces portraits ont été réalisés par Camilla Watson (photographe britannique) qui a son atelier Largo dos Trigueiros.
Le Largo dos Trigueiros est un endroit calme doté d’une petite fontaine centrale. C’est l’un des lieux typiques du quartier de la Mouraria.
On peut rejoindre ensuite la Praça Martim Moniz en descendant les escaliers du Beco dos Surradores jusqu’à la Rua do Arco do Marquês de Alegrete, et en prenant cette rue vers la droite pour vous diriger vers la place.
Rendez-vous au Bar Rooftop de l’Hôtel Mundial, au n°2 de la Praça Martim Moniz. Une bonne adresse pour une petite halte autour d’un verre en contemplant une vue panoramique sur le château São Jorge.
Après ce moment de farniente, partons découvrir d’autres lieux caractéristiques de la Mouraria. La visite n’est pas terminée… 🙂
De Martim Moniz à la Rua do Capalão
Maintenant remontons la Place Martim Moniz en prenant la Rua da Mouraria située à droite de la chapelle de Nossa Senhora da Saude. Un peu plus loin nous découvrons la Rua do Capelão, connue également sous le nom de « Rue du fado ».
Une guitare portugaise (guitare de fado) sculptée dans un bloc de marbre marque l’entrée de la Rua do Capelão. Ce monument contemporain sur lequel figure l’inscription « Mouraria Berço do Fado », a été inauguré le 13 juin 2006.
Au-dessus se trouve la plaque toponymique de la Rua do Capelão, une plaque totalement différente de celles rencontrées habituellement dans les rues de Lisbonne. Les mots « Simbolo da Mouraria » (symbole de Mouraria) et « Matriz do fado » (matrice du fado) y ont été gravés.
La Rua do Capelão est une rue typique de Mouraria. Nous entrons maintenant dans une autre galerie d’art en plein art représentant les portraits de nombreux chanteurs et chanteuses de fado célèbres. On y retrouve entre autres Maria Severa, Amália Rodrigues, Francisco Martinho et Mariza.
Le Berceau du Fado
Cette exposition permanente nommée les « Retratos do Fado » (Portraits de Fado) a été réalisée en 2013 par l’artiste britannique Camilla Watson qui a choisi de rendre hommage aux célèbres voix qui ont fait vibrer la Mouraria.
La Rua do Capelão marque le début de cette exposition qui comprend 26 portraits illustrant les murs des ruelles du quartier de la Mouraria sur un parcours d’environ un kilomètre.
Au n°32 de la Rua do Capelão se loge une petite taverne typique « Os amigos da Severa« . On peut y savourer une délicieuse ginja en y écoutant un fado improvisé.
Un peu plus loin dans le prolongement de la Rua do Capelão se trouve le pittoresque Largo da Severa. Cette charmante petite place porte le nom de la première chanteuse portugaise de fado connue, Maria Severa (1820 – 1846) qui y vécu.
Maria Severa, ancienne prostituée, a marqué l’histoire du fado de Lisbonne. Elle a contribué à hisser le fado vers une élite intellectuelle et un public privilégié, notamment grâce à sa rencontre amoureuse avec le comte de Vimioso.
Sa voix et les notes de sa guitare résonnent encore dans les ruelles de Mouraria. Une fresque représentant Maria Severa orne l’un des murs de la place.
On peut également remarquer sur la façade de sa maison (située à l’angle du Largo da Severa et du Beco do Forno), une plaque commémorative sur laquelle on peut lire « Maria Severa Onofriana – Considérée à l’époque comme l’expression sublime du Fado« .
Aujourd’hui son ancienne maison a été restaurée et abrite le restaurant « Maria da Mouraria » où les nuits de fado s’y succèdent. C’est également un espace dédié à l’histoire du fado. Des expositions et des conférences y sont souvent programmées.
La maison où vécut Fernando Maurício (1933 – 2003), fadiste portugais connu comme étant le « roi du fado de Mouraria« , se situe quant à elle en face de la maison de Maria Severa.
C’est également à Mouraria que Mariza, la chanteuse de fado portugaise la plus internationale aujourd’hui, a grandi.
Si vous le souhaitez, un petit retour en arrière vous reconduira sur la place Martim Moniz où vous pourrez prendre le tramway 28 pour découvrir d’autres quartiers de Lisbonne. 🙂