Le fado est apparu dans les tavernes des quartiers populaires de Lisbonne au XIXè siècle. Le fado de Lisbonne est un chant traditionnel qui exprime toute la « saudade » de l’âme portugaise.
Un mélange de nostalgie, d’insatisfaction, de peine et de joie autour des principaux thèmes : l’exil des marins, la séparation, les amours déçus et la pauvreté.
Le fado de Lisbonne et son histoire
Un chant capable d’envoûter une audience.
Dans les tavernes de Lisbonne, le silence s’installe dès les premières notes. Le fado se respecte. On y écoute un fado improvisé et authentique : le « Fado Vadio« .
Le chant du fado représentait une forme de liberté. Mais les textes relatant les souffrances et les rancoeurs des pauvres gens n’ont pas du tout été appréciés par le gouvernement fasciste en place qui se sentait souvent mis en cause.
La censure tomba et le fado fut interdit, sauf… si les textes étaient soumis à l’approbation des représentants de l’état totalitaire. L’improvisation et la spontanéité du fado n’existaient plus.
Malgré la mise en oeuvre de cette censure appliquée jusqu’à la révolution des oeillets du 25 Avril 1974, le fado a certes manqué d’improvisation mais n’est pas resté sans voix.
Au XIXè siècle, le fado s’apparentait alors à une danse africaine, sorte de danse du ventre. Il se transforma peu à peu en une mélodie nostalgique.
Le fado traditionnel et ses guitares
Le chanteur de fado (le fadista, homme ou femme) est toujours accompagné par deux « guitarras » (guitares portugaises à douze cordes, importées par les Anglais au XVIIIè), et deux guitares traditionnelles appelées « violas » par les Portugais.
En portugais, une guitare (de genre classique) ne se dit pas « guitarra » mais « viola ». Le mot guitarra étant réservée à la guitare typique portugaise.
Les grands noms du fado
AMÁLIA RODRIGUES (1920-1999) a certainement contribué à hisser le fado « traditionnel » en haut de l’affiche et sur la scène internationale.
La fadiste Amália Rodrigues a vécu au n° 193 de la rua de São Bento durant plus de 40 ans, et y est décédée. Sa demeure est aujourd’hui transformée en musée.
Un jour où Amália Rodrigues « n’avait rien de beau à se mettre sur le dos », elle entra en scène avec un châle. Les chanteuses de fado firent ensuite de même. Un mythe était né.
L’un des hommages rendus à la diva du fado est le portrait nommé la « Calçada » réalisé sur la chaussée portugaise par l’artiste urbain Vhils (Alexandre Farto) en 2015.
MARIA SEVERA (1820-1846), la première fadiste de Lisbonne, celle qui bien avant Amalia Rodrigues, a marqué l’histoire du Fado, a vécu quant à elle dans le quartier Mouraria.
La maison de l’ancienne fadiste est située sur la place portant son nom. Elle a récemment été restaurée et transformée en un espace dédié à l’histoire du Fado. Une sorte de prolongement et de complément au musée du Fado de Lisbonne.
Aujourd’hui le fado s’accorde un brin de renouveau grâce à de nouveaux talents tels que Misia, Ana Moura, Marisa, Dulce Pontes, Camané, Katia Guerreiro et bien d’autres.
Carlos do Carmo restera quant à lui l’un des plus grands chanteurs de fado portugais. Sa chanson « Lisboa Menina e Moça » est aujourd’hui la musique emblématique de Lisbonne.
Il existe deux types de fado : le fado de Lisbonne et le fado de Coimbra (ville universitaire située à environ 200 km de la capitale).
Le fado de Coimbra est chanté de façon joyeuse. Il prend parfois des tournures critiques, satiriques et fantaisistes. Il est traditionnellement chanté seulement par les hommes, souvent des étudiants de l’université. Le fado de Lisbonne est quant à lui reconnu par les aficionados comme étant le véritable fado.